Une Marseillaise pleine de frissons Le cavalier seul de Romane Menager offrira le troisième essai des françaises (30e). Maëlle Filopon transperce la défense néo-zélandaise pour aller aplatir. Plus de 17000 personnes ont assisté à ce match historique ! La joie libérée des Bleues, qui ont du mal à y croire ! La joie des Bleues dans le vestiaire !
Elles s’appellent Caroline Drouin, Romane Menager, Caroline Boujard, Maëlle Filopon, Caroline Thomas, Julie Duval. Elles sont surnommées « Affamées ». Elles viennent de croquer tout cru la Nouvelle-Zélande.
C’est l’exploit le plus retentissant du sport féminin français depuis quelques décennies. Alors que les hommes souffrent dans leur tournée d’automne, avec une défaite la semaine passée face à l’Afrique du Sud sur la sirène (26-29), leurs homologues féminins font mieux que résister face aux ogres néo-zélandaises. Après une défaite pleine d’enseignement (0-14) où elles ont été tout simplement baladées toute la rencontre, elles sont venues au Stade des Alpes, à Grenoble, avec un esprit revanchard, voulant bien faire comprendre au monde du rugby qu’elles font parties de l’élite de ce sport. Alors, elles prirent les Blacks Ferns à la gorge, de haut, très haut. Rapidement devant grâce à un essai de Julie Duval sur un ballon porté(5-0 6e) et une transformation de Caroline Drouin (7-0), les tricolores montraient la couleur. Mais évidemment, lorsqu’on affronte les championnes du monde en titre, et la meilleur équipe, on s »attend à une réponse. Elle fut immédiate, avec Stacey Waaka qui a fait tomber les rideaux français afin d’aplatir dans l’en-but (7-7 14e). Néanmoins, les Bleues ne s’écroulent pas avec cet essai, et se rebellent, jouant parfois avec le feu, mais déroulant avec brio un « rugby champagne » comme on l’aime, sans aucun moment blanc. Les néo-zélandaises craquent à deux reprises avec Filipon (14-7 27e) sur la gauche, qui sortira blessée dans la foulée, et surtout un cavalier seul de Romane Menager, qui aura transpercé quasiment la moitié de la défense de la Nouvelle-Zélande pour s’offrir l’essai (19-7 30e). Encore une fois, les Blacks Ferns répondent avec Faamausili juste avant la pause (19-14 36e). Et c’est un véritable mano-à-mano qui débutera alors. Un quatrième essai des tricolores grâce à Drouin (24-14 44e), une réponse de Winiata (24-21 48e). Puis Cocksedge permet aux Black Ferns d’enfin égaliser (24-24 52e). On pensait alors les Bleues touchées. On s’est bien trompé. Caroline Drouin redonne l’avantage aux « Affamées » (27-24 60e), et creuse encore davantage dix minutes après (30-24 70e). Mais dans la foulée, Cocksedge redonne espoir aux Blacks (30-27 71e), et offre aux deux équipes une fin de match très tendue. Évidemment, pour tous fans de rugby, cette fin de match faisait irrémédiablement penser à celle des Bleus face à l’Afrique du Sud la semaine passée, où ils se sont faits coiffer sur le fil dans le temps additionnel (82e). Mais les françaises – elles – étaient trop fortes. Et elles finiront le match à l’image de celui-ci : en récupérant une touche néo-zélandaise.
Largement dominatrice, la France s’offre pour la première fois en confrontation officielle, après cinq rencontres, la Nouvelle-Zélande (30-27), au terme d’un match rondement mené. Troisième du Mondial, vainqueure des Six Nations au terme d’un Grand Chelem, la France prouve qu’elle mérite son statut très élevé au classement mondial, où elle est troisième derrière l’Angleterre et la Nouvelle-Zélande. Ces filles font rêver. Elles sont fabuleuses !