2018 fut une année rêvée pour tous fans de sport. Une année olympique, une année de Coupe du Monde. Une vraie belle année en somme.
Septembre rime avec record (inventons une rime) : Record du Monde pour Kevin Mayer, et l’Histoire pour Novak Djokovic. Deux sports, deux exploits à leur manière.
US OPEN : du 27 août au 9 septembre
♂️ : Novak Djokovic
DJOKOVIC, CLAP 14
Rien n’arrête donc Novak Djokovic. Pas même Juan Martin Del Potro. Pas même le public. Pas même l’arbitre. Pas même la pression. Pas même Pete Sampras. Quatorze. Un chiffre tellement beau pour un revenant longuement blessé et qu’on croyait perdu. Deux Grand Chelem en deux mois, très rares sont ceux capables de faire autant. Hors du commun, implacable que ce soit en défense ou en attaque, à l’image de la balle de match, Novak Djokovic aura maîtrise de main de maître, de main de fer une finale 2018 qui n’aura donc pas eu de suspens.
Juan Martin Del Potro ne devient pas le joueur avec deux titres de Grand Chelem les plus éloignés dans le temps. Après un premier titre en 2009, « La Poutre » aura espéré en glaner un nouveau hier. Mais complètement perdu dans sa stratégie, essayant de dominer sur son coup droit, Del Potro n’a pas réussi à effrayer Djokovic. Ce dernier a breaké une première fois dans la première manche, après avoir été mené dans le jeu (0-40) pour aller glaner le set (6-3). Une seconde fois dès le second service de Del Potro dans le second set (2-1), avant de se faire debreaker (3-3). Après avoir sauvé trois autres balles de break au huitième jeu (4-4), le tie-break pointe le bout de son nez. A ce jeu-là, l’Argentin avait pris la main (1-3), avant de laisser le serbe revenir et prendre les devants (4-3). Djokovic ne se fera pas prier et ira chercher à vitesse Grand V le set (7-6[4]). Et comme dans les manches précédentes, « Nole » trouvera la faille en premier (3-1), verra son adversaire revenir (3-3), mais triomphera comme il sait le faire et pour prouver sa domination, sur un smash gagnant (6-3).
Au terme d’un match accroché, mais pas pour autant à suspens, et en 3h16, Novak Djokovic domine aisément Juan Martin Del Potro (6-3 7-6[4] 6-3), et vas chercher son quatorzième Grand Chelem de sa carrière pour égaler le légendaire Pete Sampras. Avec dix-sept Grand Chelem, Rafael Nadal est maintenant à portée de Novak Djokovic. À l’année prochaine ?
♀️ : NAOMI OSAKA
Elle se cache. Elle est toute timide. Elle est hymble. Elle n’avait jamais imaginé vivre cela même dans ses rêves les plus fous. Elle se cache. Elle essaye de se cacher. Sa célébration après un premier titre de Grand Chelem en dit long sur Naomi Osaka.
Face austère. Face à une adversaire instable mentalement. Face à un arbitre qui tient tête à la joueuse aux 23 Grands Chelem. Face à ses vingt ans. Beaucoup de « face à », mais une seule gagnante. Naomi Osaka fut héroïque, magnifique, magnifique, fabuleuse. C’est tellement difficile de décrire cette joueuse qui explose au haut niveau cette saison, elle qui était encore inconnue au bataillon il y a un an. Et pourtant, dans cette finale de l’US Open, la japonaise aura réussi à rester dans sa bulle, dans sa jolie bulle, pour rester dans sa rencontrer et étouffer Serena Williams. A se demander même si c’était bien « See » qui avait 23 Grand Chelem dans son palmarès tant Osaka aura été brillante.
Tout le public du Arthur Ashe Stadium de New York espérait fêter le vingt-quatrième titre dans la plus haute catégorie distinctif de Serena Williams. Il n’aura rien eu, ou tout le contraire. Incapable de confirmer son break dans la seconde manche, « Queen See » brisera sa raquette de rage. Mécontente d’une décision arbitrale, elle s’en prend au juge, et écope d’un jeu de pénalité, un comble à ce stade de la compétition, et une première dans la carrière d’une Serena pourtant si calme habituellement. Rien n’allait dans son jeu ici, et Naomi Osaka pouvait en profiter, s’envoler vers son premier titre en Grand Chelem et comme un symbole, c’est face à Serena Williams, celle aux vingt-trois titres qu’elle s’impose, en 1h20 (6-2 6-4).
En sept rencontres, Osaka n’aura donc perdu qu’un set, face à Sabalenka en huitièmes. Un seul set, comme les plus grandes. Elle en fait partie désormais, en témoignent ce si brillant US Open, et une septième place dans la hiérarchie mondiale tellement mérité. Elle n’a que vingt ans et a tout d’une grande. Le futur du tennis est entre ses mains, à coup sûr ! Félicitations Naomi !
Record du Monde de Kevin Mayer : 16 septembre
LE DIEU MAYER
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Championnat du Monde de Judo : Clarisse Agbegnenou : 23 septembre
À seulement 25 ans, la Française Clarisse Agbegnenou a remporté à Bakou (Azerbaïdjan) son troisième titre de championne du monde en judo dans la catégorie poids mi-moyens (-63kg), le deuxième consécutif après sa victoire conquise l’année dernière à Budapest (Hongrie).
Championnat du Monde de cyclisme : 30 septembre
Alejandro Valverde est ce genre de coureur qui nous touche au plus profond de nos âmes. À 38 ans, après maintes péripéties, et divers podiums mondiaux, l’espagnol triomphe dans la plus prestigieuse des courses de la saison, le Championnat du Monde, et décroche son premier maillot arc-en-ciel de sa carrière.
À Innsbruck, en Autriche dans le Tirol, il fallait avoir de bonnes jambes dès le début et des montées et des descentes durant tout le parcours. Une échappée d’onze coureurs s’est envolée dès les premiers hectomètres de cette course en ligne : la composition du groupe est nettement dominée par des coureurs de « seconde zone » : Kasper Asgreen (Danemark), Rob Britton (Canada), Tobias Ludvigsson (Suède), Vegard Stake Laengen (Norvège), Ryan Mullen, Conor Dunne (Irlande), Daniil Fominykh (Kazakhstan), Karel Hnik (Rep. Tchèque), Laurent Didier (Luxembourg), Jacques Janse van Rensburg (Afrique du Sud) et Ilia Koshevoy (Biélorussie). Mais évidemment, ils n’iront pas au bout. Même avec vingt minutes d’avance, 265 kilomètres sont très long à l’avant, surtout avec les gros du peloton qui voudront se jouer la gagne. Les dernières échappées, Asgreen et Laengen, seront reprises à une dizaine de kilomètres de l’arrivée, évidemment.
Chez les favoris, ce sont les français, espagnols, italiens et néerlandais qui auront passé le plus de relais, eux qui semblent être les favoris du jour. Le premier à attaquer n’est autre que le néerlandais Steven Kruijswik, dans la dernière ascension de la Montée d’Igls. Hermans, Izaguirre et Pinot restent dans sa roue, tout comme Moscon Valverde et Woods. L’écrémage se fait, comme d’habitude, par l’arrière. Et les premiers distancés ne sont autre qu’Enric Mas, la surprise de la dernière Vuelta, Vincenzo Nibali, qui réalise une très mauvaise saison, et Sergio Henao. À vingt-deux kilomètres du but, Asgreen et Laengen se font reprendre, et Peter Kennaugh attaque dans la foulée. Mais il ne prendra jamais réellement les devants de la course, rattrapé par Michael Valgren, qui partira seul à l’avant. Le danois prendra le large, et fera la descente à fond, jusqu’à avoir plus de trente secondes d’avance. Mais le Gramartboden aura vraiment été le juge de paix de ces Championnats du Monde. L’image à retenir est sans aucun doute cette file de tricolores, au nombre de trois, qui se sont portés à l’avant du groupe de sept poursuivants, afin de rattraper Valgren. Ce dernier ne pourra rien faire et disparaîtra des radars à un kilomètre du sommet de ce col aux passages à 28%. Julian Alaphilippe craque côté français, bientôt rejoint par Thibaut Pinot. Ils ne restent plus que quatre coureurs pour la gagne : Romain Bardet, Gianni Moscon, Michael Woods et Alejandro Valverde. Le Français aura fait la plus grosse part du boulot, prenant les rênes en faisant la descente à fond et en attaquant à deux reprises, qui feront lâcher prise à Moscon. Mais les trois derniers coureurs s’observeront à un kilomètre et demi du but, et laisseront revenir Tom Dumoulin. Le néerlandais, qui a fait sa propre montée, à son rythme, était trop juste pour le sprint. Il finira quatrième. Car, à l’avant, Alejandro Valverde lancera le sprint de très loin, aux cinq-cent mètres. À sa gauche, Romain Bardet remonte comme une fusée, mais échoue à plus d’un vélo de Valverde, mais devant le surprenant canadien Michael Woods.
Le tricolore décroche donc le premier podium mondial pour un cycliste depuis 2005, alors que Alejandro Valverde accroche à son palmarès un premier titre mondial. Celui qui était empêtré dans des affaires de dopage, puis qui s’était blessé, s’est enfin imposé en Championnat du Monde, après sept podiums mais aucun titre. Une juste récompense pour le « papy » du cyclisme actuel !
Mais Aussi :
– La Team Europe remporte la célèbre compétition de golf, la Ryder Cup, en dominant l’Amérique. La compétition était, pour la première fois de sa longue histoire, organisée en France.
– Premier titre mondial en aviron pour Boucheron et Androdias en deux de couple en aviron.
– Simon Yates s’est imposé sur la Vuelta, largement devant le surprenant Enric Mas et Miguel Lopez.