DANS L’HISTOIRE

Il en fallait des grosses, sans les citer, aujourd’hui. Qu’importe les joueurs en face. Qu’importe qu’il n’y avait ni LeBron, ni Steph, ni James. Car il y avait des Donovan, des Joe, des Marcus et des Kemba. Mais en face, il y avait des Evan, des Rudy, des Nando, et des Frank. Et cette bande de français avait plus d’un tour dans son sac.

Cela faisait treize ans, et un 1er septembre 2006, dans une stade comble de Saitama, lors de demi-finale de Championnat du Monde, face a une grande équipe grecque (95-101), que la Team USA n’avait pas perdu en compétition internationale. Treize ans, et dix jours, soit 4758 jours. Et après cette longue série, s’est dressée devant les Américains une équipe forte, belle, conquérante, et jamais rassasiée, d’autant plus après une défaite amère face aux Australiens lund (98-100), l’Equipe de France. Pour un basketteur français, voire pour un fanatique du sport français, une victoire face à la Team USA, la plus grande nation de basket de l’Histoire, est tout simplement un jour à entrer dans l’Histoire, à graver d’une pierre blanche. Et on a vu une France conquérante, une France qui montrait ses différents atouts. Et si les USA ne faisaient pas rêvés comme à son habitude, sans ses stars proches de la retraite, son équipe était toujours autant tournée au goût NBA, avec deux des meilleurs entraîneurs de l’Histoire du basket, dont Greg Popovich. Mais même lui, qui n’a pas sa langue dans sa poche très souvent, ne savait plus quoi dire. Son équipe était piégée par la France, qui l’a tenue en respect, à trente-neuf points, à la mi-temps (45-39), signe que l’exploit pouvait être possible. Et si les Bleus se sont envolés dans le troisième quart-temps (53-43, 23e), ils ont retrouvé leur – devenu – célèbre trou d’air : offrant à Donovan Mitchell des espaces, il a surnagé et a offert aux Américains de l’espoir, un peu trop peut-être. Les voilà avec un (+7) à huit minutes de la fin du match (65-72, 32e), et pourtant, la France ne s’est jamais laissée abattre. Evan Fournier avait prévenu, les Bleus l’ont fait. Ce sont de vrais « chiens », enragés peut-être, vainqueurs, sûrement. Alors ils ont tout renversé sur leur passage. Le gigantesque Rudy Gobert était de retour en défense, a réalisé des blocks impressionants, tandis que Frank Ntilikina a posé ses grosses sur le terrain, pour claquer un trois-points importantissimes pour revenir à égalité (76-76, 36e). Et la France les a renversées. Pas que le verre, mais bien l’équipe au complet : Fournier (78), Gobert (80) et Ntilikina (82) ont accéléré, et ont laissé que des miettes à des Américains pas à l’aise sur la ligne des lancers-francs (4/11 au dernier quart-temps), et sur tout le dernier quart-temps (4/14 au panier).

Sur un nuage, ils ont profité d’un Frank Ntilikina on fire, surtout entre la 34e et la 38e minute où il a claqué sept points, mais également d’un Nando de Colo qui n’aura pas coulé sous la pression, et a réalisé un (7/8) sur la ligne des lancers-francs, alors même que la France avait entamé la dernière minute avec que quatre points d’avance (82-78). Et si l’ogre sur le papier était bien la Team USA, l’ogre sur le terrain fut bien la Team France. Mais attention à l’emballage médiatique, la médaille n’est pas encore autour du cou, même si l’exploit est beau. Mais qu’importe, profitons de ce moment, gravé dans l’histoire. Parce que c’est la France qu’on aime.


Auteur : João / Crédits Photos : Getty Images

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