LES BRONZÉS FONT DU BASKET

Qui l’eut-cru, qu’à dix-sept minutes du buzzer, lorsque la France était menée de quinze points (23-38), après trois minutes de jeu dans le troisième quart-temps, que cette même France irait chercher quelques dizaines de minutes après la médaille de bronze ?

Car la première mi-temps des Bleus était à l’image de leur demi-finale perdue face à l’Argentine (66-80) : catastrophique à toutes les échelles, au niveau de l’efficacité des tirs pour commencer (29% à deux points, pour un 4/14 (!)), ou bien encore au niveau du tableau d’affichage, (4-10, 6e puis 8-16, 10e). Vingt-cinq minutes, c’est le temps qu’a fallu aux Bleus pour se réveiller (20-45), et trouver enfin de l’énergie, et ne plus errer sans âme sur le parquet. Un tir du parking aux huit mètres d’Evan Fournier, qui n’était qu’à 1/8 à ce moment-là, puis un leader, Nicolas Batum, sonné, et rebellé par ces déboires tricolores. Après le trois-points de Fournier, Batum l’imite (32-42), offre un caviar pour un dunk de Poirier (34-42), et va même chercher les rebonds qu’il fallait pour les Bleus. Après un nouveau numéro de De Colo (38-44), c’est Fournier et Poirier qui ont rapproché les Bleus dans un grand élan de solidarité et de combativité (42-44). Et si Dellavedova a remis l’Australie à +4 pour finir le quart-temps (42-46), la France a refait son retard, et tout redevient possible. De Colo est survolté, et ça se ressent au tableau d’affichage. Après deux premiers paniers consécutifs en fin de troisième quart-temps, il se déchaîne pour débuter la dernière boucle. Il claque un shoot de loin pour rapprocher les Français à une unité (45-46), puis s’offre deux lancers-francs pour les faire passer devant (47-46) pour la première fois de la partie, avant de claquer un nouveau shoot primé du parking (50-46). Et si l’Australie est repassé à deux reprises devant (50-52, 34e puis 55-56, 37e), les Français semblaient devenus intouchables. Ils retrouvaient leur jeu de mercredi soir face aux Etats-Unis, et leur plus grand exploit de leur Histoire, et la jeunesse époustouflante a claqué un grand coup en Chine, qu’elle se nomme Frank Ntilikina, ou bien encore Andrew Albicy, auteur de deux paniers à trois points dans les trois dernières minutes, déterminants pour l’échéance finale. Même si ce dernier est plus âgé que la moyenne (29 ans), le message envoyé pour Tokyo 2020 est très clair, et prêtera à débattre dans les prochains mois. Albicy, lorsqu’il était sur le parquet, a une note générale positive de vingt-deux points, preuve de son importance sur le parquet pour les Tricolores, auteurs d’une fin de match époustouflante (46-29 en seconde mi-temps, alors que la France était menée (21-30 à la pause)).

Les voilà donc bronzés (67-59), et c’est une médaille bien méritée. L’équipe n’aura finalement fait qu’un seul « faux match » de toute la quinzaine, et ça aura eu lieu au pire des moments, en demi-finale face à une vaillante Argentine. Même si l’objectif des Bleus était l’Or, comme l’a prouvé Evan Fournier qui, dès qu’il a reçu sa médaille de bronze, l’a rangée dans sa chaussette, cette médaille de bronze est signe d’espoir pour le V Français, et un banc époustouflant. Alors, pourquoi pas rêver ? À commencer par les Jeux Olympiques d’ici dix mois (24 juillet au 9 août 2020) ?


Auteur : João

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