#EuroStory n°1 – NUIT DE FOLIE

L’Euro 2020 a été reporté à 2021 à cause de la pandémie de la #COVID19 qui frappe toute la planète. Dans ces temps sombres, la Team LaPassionSportive vous propose les 16 plus grands matchs (à notre avis) de l’Histoire du Championnat d’Europe de Football, à l’image de ce qu’on a réalisé pour Roland-Garros. Voici notre première story.

Après la victoire des locaux de la compétition (qu’ils organisent avec les Néerlandais), des Belges, face à la Suède (2-1) ou encore la victoire des Champions du Monde, les Français, face au Danemark (3-0), c’est au tour du Portugal d’affronter l’Angleterre pour conclure la 1e journée du Groupe B. Emmenés par ses stars, comme David Beckham, Michael Owen, Steven Gerrard, Steve McManaman ou encore Gary Neville, les Three Lions faisaient partie de cette compétition. En face, la Seleçao n’a pas l’habitude de briller en phase finale, seulement quart de finale en 1996. Si elle possède des qualités offensives assez puissantes, avec 34 buts en 10 matchs d’éliminatoire, elle va devoir sortir l’artillerie lourde pour dominer l’Angleterre aujourd’hui au Philips Stadion d’Eindhoven aux Pays-Bas. Avec Nuno Gomes, Luis Figo, Pauleta, Rui Costa ou encore Sergio Conceiçao, le Portugal a un très gros effectif, néanmoins en défense, ce n’est toujours pas ça année après année.


En ce 12 juin 2000, les rues d’Eindhoven auront été envahies de vagues rouges et blanches venant d’outre-Manche. Les Anglais, avec leur célèbre ton hautain, prenaient le Portugal pour une chose facile, certains supporters allant même jusqu’à demander « Who are you ? » (« Qui êtes-vous ? ») à des groupes de supporters portugais qu’ils croisaient ici et là. Si l’équipe britannique n’avait pas l’habitude de s’inscrire dans un effet de « sur-optimisme » lors de grandes rencontres, ce fut le cas aujourd’hui. Si Gomes puis Figo se sont rapprochés de la surface adverse sans apporter le danger dans les deux premières minutes de jeu, les Britanniques se sont rapidement transformés en rouleau-compresseur. Sur une énorme erreur défensive, et un errement défensif assez impressionnant, David Beckham, au bord de la ligne de touche, délivre un caviar sur la tête de Paul Scholes, seul au point de penalty, qui crucifie de près Victor Baia, qui n’a rien pu faire, trop avancé sur sa ligne, et le ballon heurtant la transversale avant de rentrer (0-1, 3e). Les Portugais répondent à cette ouverture du score avec un milieu en feu. João Pinto aurait pu égaliser sur un excellent centre de Rui Costa, mais il a sauté à contre-temps, et envoie le cuir au-dessus de la transversale avec une tête piquée (11e). Non-pressé, le Portugais Rui Costa force le portier britannique, David Seaman, à réaliser une superbe parade. En effet, la frappe aux 25 mètres du joueur de la Seleção se dirigeait tout droit dans le cadre adverse. Mais le gardien est vigilant (14e). Luis Figo s’essayera au coup-franc direct, mais sa frappe enroulée ira se loger dans les tribunes (16e). L’Angleterre réalise un petit hold-up, en doublant son avantage complètement contre le cours du jeu. Après un décalage côté droit pour Michael Owen, ce dernier réalise une belle transmission pour Beckham. La légende britannique va chercher un nouveau centre au second poteau, qui se transformera en caviar pour Steve McManaman, seul, qui expédiera le ballon dans la cage d’un Baia qui ne peut rien faire, de nouveau (0-2 18e).

La tête de Scholes pour l’ouverture du score (0-1)

L’excès de confiance des Britanniques s’en suit alors. Pensant être à l’abri au tableau d’affichage, les Three Lions arrêtent de jouer. En trois minutes, les Portugais s’offrent deux grosses occasions, par l’intermédiaire de Nuno Gomes. Ce dernier est trouvé par Luis Figo, et crucifie de près Seaman. Mais le drapeau est levé, et annule la réduction du score (19e). Derrière, Gomes est de nouveau trouvé au second poteau par Pinto. Il essaye de tromper Seaman, mais ce dernier est bien sur ses gardes et renvoie le ballon (20e). Si les actions collectives ne trouvent pas la faille, les illuminations individuelles vont éveiller le Portugal. Aucun défenseur ne le pressant aux vingt-cinq mètres, Luis Figo arme une lourde frappe, qui sera légèrement déviée du genou par Adams, et trouve la lucarne d’un David Seaman stoïque et surpris par ce « golazo » (22e, 1-2). Après Figo, c’est au tour de son adversaire Scholes de s’essayer aux frappes de loin, mais la sienne s’envole loin de la cage de Baia (23e). Après plusieurs vagues rouges, Abel Xavier s’essaye au centre en profondeur, avec deux de ses coéquipiers portugais dans la surface. Seaman s’envolera pour dégager le ballon de la surface (28e). Les Portugais aiment frapper de loin, et le prouvent sur cette rencontre, avec un bon nombre de frappes lourdes. Si celle de Figo aura trouvé les filets, celle de Costa finira loin du but britannique, sur la droite de Seaman (30e). Après un bon mouvement collectif, le stratège Luis Figo centre dans la surface anglaise. João Pinto suit bien, et trompe la vigilance de son vis-à-vis. Sa tête plongeante ira prendre de court Seaman sur sa droite. Le ballon heurtera le poteau, mais finira bien dans les filets. Voici le Portugal qui revient au score ! (33e, 2-2).
A la mi-temps, le coach britannique, Kevin Keegan, surprend les suiveurs, en sortant sa star Michael Owen pour faire entrer Emile Heskey. Plusieurs corners se suivent et se ressemblent, avec un centre de Luis Figo qui ne trouve que des têtes britanniques, ou qui se fait contrer par un défenseur. Mais à la 48e, David Seaman se troue totalement, mais João Pinto n’en profite pas : il envoie le ballon au-dessus de la transversale du portier britannique. Sur un corner de Beckham, la tête de Paul Ince ne passe pas loin du cadre de Baia (51e). Le drame britannique se joue en partie sur cette action, anodine, à la 52e : alors que Rui Costa a le ballon dans le rond central, Steve McManaman fait un mauvais geste, et se blesse gravement au niveau de la cuisse. Il sera remplacé par Dennis Wise cinq minutes après (57e). Moins d’une minute après, le fantasque Rui Costa sort une merveilleuse passe en profondeur, en bout de course, pour Nuno Gomes dans le dos de la défense britannique, totalement à la rue. Le Portugais ne se fait pas prier, réalise un contrôle orienté, et plante un extérieur du droit dans la lucarne de Seaman (3-2, 59e). Derrière, les Britanniques auront essayé de trouver la faille, mais seront piégés par une défense portugaise bien mieux en place qu’en première période. Plusieurs tirs sont contrés, ou la tête de Scholes sort du cadre, à gauche de Baia (67e). Le Portugal aura très rapidement eu une balle de break, sur une passe de Gomes pour Figo. Mais la passe sera trop longue pour quelques centimètres, et sera récupérée dans ses gants par un Seaman sorti en catastrophe de sa cage (71e). La Seleção va même inscrire un quatrième but sur un très bon centre de Figo qui trouvera la tête de Gomes au point de penalty. Mais le drapeau se lèvera et annihilera ce 4e but (74e). L’enchaînement d’occasions sera fou de la part des Britanniques. Après un tir de Scholes, trouvé au hasard dans la surface après un cafouillage, qui sera renvoyé par la jambe d’un défenseur portugais, toujours bien en place en cette fin de match (78e), un nouveau cafouillage dans la surface et un concours de têtes entre attaquants britanniques, avec en premier lieu Scholes, se finira avec un Alan Shearer qui n’arrivera pas à conclure, alors même qu’il était seul au second poteau et prenait la défense à revers. Mais surpris de recevoir le ballon, Shearer le dévie hors du cadre, sur la gauche de Baia (79e). Une minute après, Luis Figo n’était pas loin de réussir sa tentative de ballon piqué : il finira à quelques millimètres de la lucarne droite de Seaman (80e).

La blessure de McManaman
La frappe de Figo pour le (1-2).
Les joueurs de la sélection portugaise vont féliciter João Pinto, qui a remis les deux équipes à égalité (2-2)

Ce sera la dernière étincelle de ce match très animé, avec cette remontée folle de la sélection portugaise face à une sélection britannique qui aura démarré – sûrement – bien trop vite. Avec un milieu brillant, Figo – Costa, et des attaquants inspirés, la Seleção réalise la première surprise de cet Euro 2000. Elle sera confirmée dans les jours à suivre, avec une victoire face à la Roumanie (1-0), sur un but de Capucho à la (94e), puis avec un triplé de Sergio Conceição face à l’Allemagne (3-0). L’Allemagne et l’Angleterre (battue par la Roumanie à la 89e, 2-3) sont éliminées dès les phases de poules. Le Portugal ira jusqu’en demi-finale de l’Euro 2000, avant d’être dominé par la France grâce à un but en or de Zinédine Zidane, sur penalty, après une main de Abel Xavier (1-2, 117e).

Luis Figo dans ses œuvres, passant au-dessus de Seaman.
Le but de la victoire signé Nuno Gomes (3-2)

Auteur : João / Photos : Getty + UEFA

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