SWIATEK : C’EST FOU

Mais où va-t-elle s’arrêter ? La Polonaise Iga Swiatek dépasse toutes les attentes de jour en jour et devient une véritable lumière au fin fond du tunnel nous reliant à 2021. Même si la saison 2020 aura été difficile, cette lueur d’espoir pour le tennis mondial qu’est devenue Iga Swiatek en l’espace d’un mois nous redonne la vie. Et cette demi-finale face à Nadia Podoroska aura eu l’allure d’un long chemin de croix pour l’espoir argentine qui n’aura jamais su trouver la faille dans le jeu complet et parfait de Iga Swiatek. Une demi-finale, qui oppose la 54e mondiale (Swiatek) face à la 131e mondiale (Podoroska) pourrait être victime d’un flot de critiques de ceux détestant le circuit féminin et ses surprises : mais à vrai dire, comment pourrait-on détester un sport, un circuit qui nous réserve des surprises sans cesse ? Au contraire, comment peut-on aduler un sport mené d’un train d’enfer par une seule personne ?

Nadia Podoroska avait passé un peu plus de 8 heures sur les courts de Roland-Garros pour en arriver à cette demi-finale face à Iga Swiatek qui, elle, n’avait passé que 5h40. Une différence de taille, qui se sera finalement démontrée dans les déplacements d’une Podoroska qui ne sera finalement jamais entrée dans sa demi-finale, à part lors d’un break en plein second set. Mais le jeu simple mais diaboliquement efficace d’Iga Swiatek aura eu raison de ses espérances : elle s’est faite breaker d’entrée (2-0), et une ultime fois alors qu’elle servait pour inscrire le troisième jeu de sa première manche. Swiatek n’avait pas de temps à perdre et la remportait en 36 minutes (6-2).

Et comme toute joueuse depuis le début de la quinzaine au moment d’affronter Swiatek, Nadia Podoroska n’aura pas su inscrire plus de cinq jeux dans le face-à-face devant la Polonaise. Car cette dernière étouffe son adversaire, à l’image des derniers points pour le break en seconde manche : Podoroska n’est pas assez incisive, Swiatek la punit en coup droit (2-0). Et même lorsque l’Argentine lâche ses coups, elle est poussée au filet et est plantée par un malicieux lob pour que Swiatek s’offre le double break (4-0). La Polonaise commet alors quelques fautes directes inhabituelles, et perd son service pour la première fois de la partie (4-1)… pas suffisant pour l’achever : elle va chercher une nouvelle fois le service adverse dans la foulée (5-1), avant de conclure la partie en 1h10 (6-2 6-1).

Elle n’aura passé que soixante-neuf minutes (1h09) sur le court en moyenne durant cette quinzaine à chacun des stades de la compétition : Iga Swiatek est en mode Terminator. À l’âge de dix-neuf ans, elle tamponne son billet pour sa première finale de Grand Chelem, celui de Roland-Garros. Et à vrai dire, ce sera très compliqué de l’arrêter : 23 coups gagnants pour elle, 6 pour Podoroska. Les chiffres sont clairs : 5 jeux au maximum marqués par une joueuse en cours de rencontre dans cette quinzaine. Iga Swiatek est sur un nuage. Ce nuage va-t-il la transporter jusqu’au trophée Suzanne Lenglen?