G(IGA)NTESQUE

Ce n’est pas parce que vous n’avez que 19 ans que vous ne pouvez pas triompher. Iga Swiatek croyait en sa bonne étoile. À force de travailler, de tout donner, tout en restant calme, la jeune Polonaise a réussi à aller chercher le premier titre de Grand Chelem de sa carrière, sans aucun doute pas son dernier. Sa quinzaine Porte d’Auteuil doit être montrée à toutes les écoles de tennis : elle n’y aura perdu aucun set, passé 1h10 en moyenne sur le court pour se qualifier, et n’aura encaissé que quatre jeux en moyenne par match. Et qu’importe si c’est la finaliste 2019, la n°2 mondiale ou la vainqueure de l’Open d’Australie 2020 en face, la sanction sera la même : une victoire en moins d’une heure et demi.

Et pour cette finale face à Sofia Kenin, n°6 mondiale, Swiatek aura mis les petits plats dans les grands. Et même si c’était une finale de Grand Chelem, elle n’aura pas changé une sauce qui gagne : offensive, la tête sur les épaules, la jeune Polonaise aura dicté son jeu. Si elle n’a pas de gros coups « définitifs », elle varie son jeu à la perfection, maniant aussi bien le revers que le coup droit, jouant avec les lignes à bon escient. D’entrée de finale, elle a breaké Sofia Kenin (3-0). Et même lorsqu’on pensait que la machine polonaise avait déraillé, au moment où l’Américaine a debreaké et est revenue à (3-3), Swiatek repartait de l’avant, comme si rien ne s’était passé. Après un second jeu de service accroché (4-3), elle ira chercher un second break sur sa troisième occasion (5-3). Au moment de conclure la première manche, elle aura eu sa main qui tremble, bien aidée par une Sofia Kenin affamée de retours gagnants. Cette dernière debreake une nouvelle fois (5-4), mais craquera moins de trois minutes après pour offrir le gain du premier set à Iga Swiatek (6-4) en 49 minutes.

Sofia Kenin se remobilise alors et va chercher le break d’entrée de seconde manche (0-1). Mais voilà, Swiatek est sur son nuage, debreake dans la foulée et passe devant (2-1). C’est là que Kenin décide de prendre un temps-mort médical pour soigner ses adducteurs, alors qu’elle était déjà strapée en haut de la cuisse gauche. Et même si la pause s’est éternisée avec un passage aux vestiaires de l’Américaine, Iga Swiatek a gardé la tête froide et a continué son chemin : elle breake directement au jeu suivant (3-1), enchaîne par un jeu blanc sur son service (4-1)… puis un break blanc (5-1). Et à l’image de sa seule et unique balle de match, elle jouera offensive de bout en bout et mettra K-O. l’américaine, diminuée tant physiquement que mentalement par une Swiatek hors-normes qui aura brisé les murs du tennis féminin. Elle y entre en trombe avec son premier titre de Grand Chelem, remporté en… 1h24 (6-4 6-1), quelques mois à peine avoir reçu le Bac en Pologne.

C’est Iga Swiatek. Retenez ce nom, on n’est pas prêt de l’oublier : elle est la première Polonaise à remporter un titre de Grand Chelem, la seconde à arriver en finale après Jedrzejowska en 1939… et surtout la première joueuse à triompher à Roland-Garros sans perdre le moindre set depuis une certaine Justine Henin en 2007 ! Iga Swiatek était grande sur cette quinzaine. Très grande. Elle était gIGAntesque.

Auteur : João / Photos : Compte Twitter Roland-Garros

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