CAN RADU-CANU BELIEVE IT ?

On a assisté à un moment d’histoire du tennis ce soir. Quelles ont été les protagonistes ? La Britannique Emma RADUCANU, 18 ans et la Canadienne Leylah FERNANDEZ, 19 ans. Il y a quatre mois, seuls les puristes connaissent leur nom. Mais en l’espace de deux semaines, les deux ont écrit leur nom, leur histoire et surtout ont marqué l’Histoire du tennis. Car oui, pour la première fois depuis 1999, une finale de Grand Chelem se disputait entre deux « teenagers » – joueuses de moins de 20 ans. Mais surtout car, Emma Raducanu est devenue la plus jeune joueuse à remporter un Grand Chelem depuis une certaine Maria Sharapova en 2004 à Wimbledon. Et pour en arriver là, Emma Raducanu s’est transformée en Terminator.

Il n’y a pas d’autres surnoms pour décrire cette jeune Britannique qui a tout renversé sur son passage : après un huitième de finale à Wimbledon pour le premier Grand Chelem de sa carrière, son deuxième majeur aura été le bon, un autre record pour l’Histoire du tennis, à nouveau en possession d’Emma Raducanu. Durant cet US Open, 10 matchs pour Raducanu, pour 10 victoires et surtout… 0 set perdu : 6/1 6/2 6/3 7/5 6/1 6/4 6/2 6/3 6/2 6/4 6/0 6/1 6/2 6/1 6/3 6/4 6/1 6/4 6/4 6/3. Rapide, clinique et efficace : Emma Raducanu est ainsi.

Sur sa route, dans cette finale, il y avait une autre grande joueuse, Leylah Fernandez. Après Osaka, Kerber, Svitolina et Sabalenka, Fernandez aura réalisé un long chemin pour atteindre la finale. Et d’entrée, cette finale démarre sur les chapeaux de roue. Les deux premiers jeux auront duré 14 minutes, et c’est Emma Raducanu qui assène le premier coup avec un break d’entrée (2-0). Fernandez lui répond dans la foulée avec un debreak (2-2). Les deux se rendent coup pour coup, mais la Britannique accélère davantage dans le dixième jeu de cette première manche, au moment où Leylah Fernandez servait pour revenir à (5-5)… en vain. Sur une quatrième balle de set et un énorme coup droit décroisé, Emma Raducanu s’offre la première manche (6-4) au terme d’un labeur de près d’une heure (58 minutes).

Dans la seconde manche, Emma Raducanu craque la première sur son service (1-2) mais répond à Fernandez en profitant d’un peu de réussite mais surtout beaucoup de talent à l’image de ce retour de revers croisé qui fusille la Canadienne (2-2). Moins à l’aise au service, Fernandez n’y arrive plus et laisse des brèches à Emma Raducanu. Cette dernière s’en empare et, sur une montée au filet hasardeuse de Fernandez, s’offre un nouveau break sur un énorme passing de coup droit décroisé gagnant (4-2). Dans la foulée, elle se retrouve à un jeu du plus grand titre de sa carrière (5-2). Elle se trouve même dans une meilleure position lorsque Leylah Fernandez lui offre une première balle de match, sauvée après un long échange. Une seconde balle de match apparaît, mais Raducanu – crispée – balance son coup droit dans le filet. Fernandez s’accroche et tient finalement son service (5-3).

Le dernier jeu du match aura finalement été à l’image de cette finale : irrespirable, avec des hauts (un échange d’une dizaine de coups pour conclure sur un smash en bout de bras de Raducanu pour s’offrir une 3e balle de match) et des bas (lorsque Raducanu doit se faire soigner après s’être ouvert au niveau de la rotule après avoir glissé sur le dur de Flushing Meadows lors d’un bel échange avec Fernandez), mais au bout, le rêve touché et atteint par Emma Raducanu sur un dernier ace, au bout d’1h53 splendides (6-4 6-3).

Car oui, nous n’avons peut-être eu que deux manches dans cette finale. Mais ces manches auront été de haut niveau, et permettent de nous prouver que le monde du tennis est entre de bonnes mains, surtout côté féminin avec Emma Raducanu et Leylah Fernandez. À 18 et 19 ans, l’avenir s’annonce radieux pour elles, et pour le tennis. Juste pour cela, merci mesdames !