Quatre ans après leur élimination dès les phases de poules de la Coupe du Monde 2018 alors qu’ils étaient champions du monde en titre, les Allemands désirent se racheter auprès de leurs supporters. À quatre jours d’un gros choc face à l’Espagne, la « Nationalmannschaft » se doit de démarrer du bon pied face au Japon. Et c’est bien le Japon qui aura renversé l’Allemagne (2-1) alors que les japonais ont été menés au score pendant une bonne partie du match.
Et avant même le début du match, la politique s’est immiscée au Khalifa International Stadium : alors que les équipes ont été interdites de porter un brassard « One Love », symbole de la lutte contre les discriminations LGBT, les joueurs allemands ont pris la pose pour la photo d’avant-match avec la main sur la bouche, évoquant cette obligation de silence réclamée par la FIFA – qui ne désire pas relever les problèmes de droits humains sur le sol qatari. Un geste fort de la part des joueurs allemands, qui pourraient valoir sanction de la part de la FIFA.
Pour revenir au match, l’Allemagne a surdominé la première période. Si les Japonais ont bien cru ouvrir le score sur une contre-attaque et un très bon centre en profondeur de Junya Ito pour Daizen Maeda qui a conclut de près du gauche, Maeda était hors-jeu et le but a été annulé (0-0, 8e). Les Allemands ont alors mis le pied sur le ballon et ont entrepris d’accélérer. Tout d’abord Joshua Kimmich qui réalise une grosse frappe ras du sol de vingt mètres bien sauvée par Shuichi Gonda, le portier japonais (20e), avant que ce ne soit Ilkay Gundogan qui cadre une frappe écrasée du droit plein axe, captée sur sa droite par Gonda (30e). Ce dernier loupe totalement sa sortie et vient percuter Raum, à gauche, alors qu’il tentait de récupérer un ballon de Kimmich. Gundogan fait justice en tirant puissamment plein centre, alors que Gonda était parti sur sa gauche (1-0, 35e). Kai Havertz a bien cru inscrire le second but allemand à la réception d’un centre fort en profondeur de Gnabry, mais il était en position de hors-jeu (45+3e) et la mi-temps est sifflée dans la foulée (0-1).
Au retour des vestiaires, Müller et Gnabry combinent côté gauche, ce dernier entré dans la surface et frappe puissamment en angle fermé. Le ballon frôle l’arrête de la transversale de Gonda et s’envole (47e). Dans la foulée, c’est Jamal Musiala qui s’amuse dans la surface, fixe quatre défenseurs, mais rate totalement le cadre au point de penalty alors qu’il avait fait le plus dur (51e). Les Allemands accélèrent de nouveau, Musiala provoque à gauche, fixe les défenseurs, donne dans l’axe pour Gundogan qui enroule une frappe du droit à ras du sol qui ne trouve que le poteau extérieur gauche de Gonda (58e).
Gonda réalisera sûrement l’action de la Coupe du Monde : quatre parades consécutives, d’abord face à Hofmann en force du gauche, puis trois fois face à Serge Gnabry, une fois sur une tête piquée et deux fois du pied gauche en force (70e). Dans la foulée, c’est au tour de Manuel Neuer d’esquisser le grand jeu sur un tir du pied droit de Junya Ito en plein cœur de la surface. Il garde la main ferme, repousse le ballon et Hiroki Sakai, surpris de recevoir le cuir, dévisse totalement sa frappe (71e). Mais Neuer se fera surprendre sur un centre côté gauche en puissance de Minamino. Il ne fera mieux que détourner le ballon dans les pieds de Ritsu Doan, qui crucifie Neuer de près (1-1, 75e). Ko Itakura, défenseur droit, réalise un long coup-franc pour dégager son camp le long de sa ligne de touche. Takuma Asano réalise un superbe contrôle du droit près du rond central, accélère, entre dans la surface prend le meilleur sur Schlotterbeck, et tire en force dans un angle fermé en pleine lucarne : Neuer ne peut rien faire et le Japon passe devant (2-1, 83e).
Le Japon s’offre l’Allemagne au terme d’une rencontre totalement folle (2-1) et pourrait se qualifier dès dimanche en cas de victoire face au Costa Rica. A contrario, l’Allemagne devra s’imposer face à l’Espagne pour espérer quoi que ce soit dans cette Coupe du Monde 2022.
Auteur : João / Photo : Getty Images – FIFA
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